Questions pour Eric Walther de l’HADOPI

Quelques questions pour Monsieur HADOPI :

Puisque l’HADOPI prétend maintenant forcer les Français à consommer désormais leurs contenus numériques «en-dehors» des endroits où l’on retrouve naturellement toute la diversité culturelle de la planète, n’avez-vous pas l’impression que vous privez une majorité de gens d’un accès à cette diversité culturelle, cela au profit d’une minorité de producteurs, de distributeurs, de détaillants, d’éditeurs (et d’artistes, s’il leur reste de l’argent au bout de la chaîne)?

Du côté des droits qui se confrontent…

Ne trouvez-vous pas aberrant que le droit d’auteur et le droit de propriété sur une bande maîtresse (d’une minorité) puissent prendre le dessus sur le droit à la vie privée (aux communications libres, sans être sous écoute) d’une majorité de Français? Ne trouvez-vous pas que c’est une brèche immense qui met la table à l’avènement du Big Brotherisme, accueillant notre grand frère chéri qui surveillera et décidera à notre place?

Et si les artistes en décidaient autrement?

Croyez-vous qu’en définitive, l’HADOPI stimulera l’envie des artistes indépendants à donner leur musique (de leur plein gré) pour profiter de la force positive du piratage, sans être confinés au fin fond des catalogues des détaillants légaux qui, eux, donnent toujours plus de visibilité aux contenus des Majors et autres grands labels mourants? Si je suis un artiste qui veut que sa musique circule librement via les P2P, comment allez vous distinguer mon fichier des autres? Et si les gens le renommaient malencontreusement?  Comment allez-vous éviter d’envoyer un avertissement ou une amende à mon fan bien aimé, sur une base erronée? Y a-t-il moyen que Misteur Valaire et son catalogue complet soit exclu de cette mesure?

Croyez-vous que l’HADOPI en bout de piste aura plus servi l’infrastructure mise en place pour appliquer l’HADOPI que le droit aux artistes de vivre de leur art?

Enfin, n’avez-vous pas l’impression de vous battre contre le vent, en fin de compte?

2 commentaires sur “Questions pour Eric Walther de l’HADOPI

  1. Pour ma part j’ai déjà mentionné à Radio-Canada en Janvier 2010 qu’Hadopi ne fonctionnerait pas.

    Et je ne peux pas répondre pour « Monsieur Hadopi », mais je peux parler en mon nom et celui de Musique Cité, le dernier disquaire indépendant de Sherbrooke.

    Je réitère qu’un artiste a droit de disposer de son oeuvre comme il l’entend et je comprendrais que Misteur Valaire souhaite être exlcu des tentacules d’Hadopi.

    Guillaume, tu demandes « n’avez-vous pas l’impression de vous battre contre le vent ? » C’est justement l’impression que je j’ai maintenant. Et je l’ai mentionné récemment dans un « posting » sur ma page Facebook: « Je suis tanné de me battre ». Mon magasin de disques est rendu à une étape cruciale. Nous devons avoir un meeting dans les prochaines semaines (mon employé, moi et ma blonde, celle qui me fait vivre puisque le magasin n’est pas rentable). Nous devrons alors essayer de trouver par quel miracle nous pourrions garder le magasin ouvert.

    Assez tristement, je ne cache plus qu’en 2011 j’ai bien peur que nous devions rendre les armes, après 53 ans d’existence. Et ça me donne un pincement de coeur de savoir qu’il n’y aura plus alors aucun disquaire indépendant à Sherbrooke pour vendre les CDs de Misteur Valaire… 😦

    D’ailleurs Golden Bombay est disparu du Soundscan. J’espère que vous en vendez beaucoup en version numérique et que vous faites beaucoup de spectacles et vendez beaucoup de produits dérivés.

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    1. Bonjour Sylvain,

      Ça me fait effectivement mal au cœur de voir que ça va plus très bien ton magasin de disques. 😦
      J’espère néanmoins que tu sauras retomber tôt ou tard sur tes pieds. La révolution numérique que l’on vit n’est pas très rose pour les détaillants de disques; majors comme indépendants. Certes cette révolution est très réelle et on n’y peut rien à ce point pour ramener les choses comme elles étaient avant.

      Pour ton info, Golden Bombay est toujours répertorié dans les Soundscan : 62 ventes physiques la semaine dernières pour un total de 7 092 copies, dont 1 422 numériques chez iTunes et autres boutiques web du genre.

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