Bien avant ma carrière de stratège en culture numérique, alors que j’avais 20 ans, j’ai eu l’occasion de participer à un programme d’échange de «Jeunesse Canada Monde». C’est lors de cette expérience d’apprentissage et d’ouverture sur le monde que j’ai vécu durant trois mois en Russie, accueilli par une famille de Kaliningrad.
C’était il y a 25 ans. En 1996-1997. À l’aube de Napster. Bien avant l’arrivée de Facebook, Twitter et Instagram.
Plusieurs années après cette riche incursion analogique au cœur de cette culture russe que j’ai adorée, j’ai retrouvé virtuellement quelques comparses grâce au réseau social «VKontakte» (VK), une copie-conforme russe de Facebook.
Mais le récent conflit Russo-Ukrainien a transformé mon profil VK en l’une des rares brèches restantes traversant «le rideau de fer de la pensée» russe. Certaines de mes interactions dites «courageuses» ont intéressé des médias. Résultat : une centaine de québécois et québécoises, au même titre que des journalistes, m’ont rejoint de l’autre côté, afin de lutter contre cette «Zombification» citoyenne en cours, post par post, réponse par réponse à des commentaires, dans cette immense chambre d’écho érigée par Vlad (Ras)Poutine.
TOUT CELA, RACONTÉ en détails en mai
Lors de la conférence d’ouverture du Forum Avantage Numérique 2022, intitulée «La chambre d’écho de la désinformation», j’aborderai sur fond de cette trame narrative russe des notions d’économie, de censure, de vie privée, d’État de droit, de lutte à la désinformation, de l’impact du «quatrième pouvoir», de hacking éthique et de sécurité informatique. C’est un donc un rendez-vous, ce vendredi 6 mai prochain au Centre des Congrès de Rouyn-Noranda.
UN COMBAT DONNANT LIEU À L’ENTRE-AIDE
J’en profite aussi, étant donné que j’ai votre (très très rare) attention (désormais spoliée par Zucky), pour vous dire que cette aventure m’a – entre autres – mené vers un groupe Facebook où des milliers de Canadiens s’activent pour offrir un peu de réconfort aux Ukrainiens, en offrant hébergement et aide logistique.
Des tonnes de familles de l’Ukraine doivent malheureusement laisser leur vie derrière eux, en abandonnant famille élargie, animaux, maison, terrain, travails et petits bonheurs de la vie quotidienne. En délaissant tout. Tout, tout, tout. Au profit de l’envahisseur «Rustre».
Sur ce groupe, nous étions 9 000 lorsque j’y suis arrivé, fin mars. Aujourd’hui, nous y sommes 50 700+ !
Surtout, c’est sur ce groupe que j’ai rencontré Galina et sa famille, alors qu’elle publiait une demande d’aide. Nous lui avons offert notre aide. Ma conjointe et moi accueillerons ainsi cette famille de 5 ukrainiens en zone rurale. Ils ont choisi le Québec comme terre d’accueil. Ils séjourneront chez nous pour quelques mois, à St-Alphonse-Rodriguez, près de Montréal, le temps de retomber sur leurs pieds.
On attend avec impatience les Puchatkin d’une journée à l’autre. Nous avons très hâte de rencontrer enfin (!) en personne Galina (maman), Andrei (papa), Alexis (16 ans), Paulina (14 ans) et Alexandra (4 ans).
Déjà, plusieurs personnes nous viennent en aide, dans notre désire d’aider la famille Puchatkin. Et nous tenons à les remercier :
- Bourgeois Chevrolet Buick GMC de Rawdon leur prêtera une voiture de courtoisie pour quelques mois;
- FIDO leur offre un rabais de bienvenue applicable sur leurs 4 forfaits cellulaires, ainsi que des conversations et textos à volonté avec tous les numéros ukrainiens;
- Plusieurs députés (au provincial et au fédéral) leur offre un don (soutien à l’action bénévole);
- La mairesse du village, Isabelle Perreault, nous a aidé à trouver un OBNL du village, afin de recevoir les dons et les convertir en aide alimentaire;
- L’épicerie du village envisage offrir un emploi à Alexis (16 ans), qui parle anglais;
- Nous avons approché Jean-Coutu et La Source, afin de leur offrir des cartes-cadeaux pour couvrir leurs besoins en adaptateurs électriques et en produits l’hygiène personnelle;
- Robin Boudreault, le luthier du village d’à côté, a réparé gratuitement notre vielle guitare pour leur permettre de retrouver l’usage d’un instrument de musique qu’ils ont dû laisser derrière eux;
- Le Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CRÉDIL) les accompagnera dans la paperasse administrative et vers leur francisation.
De plus, nous sommes très rassurés d’avoir une amie ukrainienne d’origine et montréalaise d’adoption (Galina Lili ), qui nous aide généreusement au niveau de l’interprétation. Toute la famille parle le russe et l’ukrainien. Mais seulement les deux ados parlent l’anglais. Un petit défi.
Autrement, cela faisait longtemps que nous souhaitions avoir un piano à la maison. Mais l’arrivée des Puchatkin a accéléré le projet et nous avons déniché et fait livré un beau piano noir ! Parce qu’ils jouent tous et toutes du piano et de la guitare ! 🙂
L’objectif d’amasser 50 000 $ vise à leur permettre de se payer un appartement à compter du 1er juillet, de s’investir dans leurs cours de francisation et de survivre adéquatement, le temps d’en arriver à pouvoir être en mesure de travailler et de retrouver une certaine autonomie financière.
Si chacun de vous contribuez à cette campagne, ne serait-ce qu’en versant 25$, alors nous atteindrons rapidement cet objectif.
Pour contribuer et/ou pour «partager» la campagne dans votre réseau, voici le lien : https://www.gofundme.com/f/aidons-galina
Merci d’être là pour eux. 🙏
Guillaume Déziel (Гийом Дезьель)