4 réalités implacables : 10 choses à faire

(english version)

1../4 réalités implacables

Internet copie; c’est sa nature. Internet a été créé dans les années 1960 par la Défense américaine pour décentraliser et dupliquer l’information militaire, afin de la protéger contre les ravages des bombes nucléaires. Ironiquement, cette «machine à copier l’information» est devenue le nouveau véhicule de la musique.

2../4 réalités implacables

La musique n’est plus une marchandise. Jadis, on enfermait la musique dans du plastique, on la comptait en inventaire, on la distribuait et on la monnayait lors d’une transaction. C’était un bien rival; chaque disque ne pouvait être lu que par une seule table tournante à la fois. Aujourd’hui, la musique dématérialisée est devenue un bien non-rival, c’est-à-dire un bien qui peut être consommé simultanément par plusieurs consommateurs, sans déposséder son propriétaire.

3../4 réalités implacables

Le créateur a désormais le pouvoir absolu. «Content is King» comme disent les chinois. Le créateur n’a pas besoin que son œuvre soit monnayable pour avoir envie de la créer. Le créateur peut maintenant «bypasser» toute une vieille industrie; la technologie d’aujourd’hui lui permet de produire sa musique à un coût dérisoire; Internet lui permet de reproduire et distribuer directement sa musique, ce gratuitement s’il le veut. Voilà pourquoi il y a de plus en plus d’offres de contenus, dans un environnement où l’on peut de moins en moins contrôler la distribution du contenu et monnayer sa demande.

4../4 réalités implacables

La valeur réelle du créateur, c’est son image. Le créateur doit d’abord gagner en notoriété (Band Brand) avant d’en arriver à vendre «ce qui se contrôle», s’il veut un jour lâcher son job au McDo.

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1../10 choses à faire

Créez. Enregistrez-vous. Le créateur doit sortir son oeuvre de sa tête. Personne ne pourra savoir apprécier sa musique, s’il est le seul à l’entendre dans sa tête! Les créateurs et les studios d’enregistrement ont donc beaucoup d’avenir.

2../10 choses à faire

Entourez-vous de gens qui savent s’entourer. Le créateur doit s’adjoindre d’une personne de confiance qui croit en son potentiel (gérant, éditeur). Cette personne doit entourer le créateur d’une équipe de soutien (des agents), qui aura comme tâche de représenter le créateur dans toutes ses sphères d’exploitation (édition, spectacle, disques, produits dérivé, médias, web, etc…) . Cette équipe assurera un rayonnement et permettra au créateur de continuer à créer et à interpréter son oeuvre devant public. Rappelez-vous, votre première équipe risque d’avoir été la meilleure que vous aurez eu en carrière… Parce qu’elle était là pour les bonnes raisons, par pure passion pour ce que vous faîte. Le gérant (celui qui gère la prestation de l’artiste) et l’éditeur (le gérant de l’oeuvre de l’artiste) ont de l’avenir.

3../10 choses à faire

Servez-vous de votre musique pour construire votre «Band Brand» ou votre «valeur perceptive». La musique ne vaut que le nombre d’oreilles pour l’écouter. Tout créateur inconnu doit se servir de sa musique pour gagner en notoriété. C’est un comportement naturel chez l’être humain de parler en bien de ce qu’il aime; il faut lui permettre de partager votre musique à son entourage, sans effort, sans barrière. Plus de gens vous connaissent, plus grande est la valeur de votre image et de votre musique. La gratuité de la musique est efficace et payante à long terme.

4../10 choses à faire

Déclenchez un virus musical pour trouver votre demande. Le gens achètent ce qu’ils connaissent. Il faut éviter de barricader sa musique (par défaut inconnue) derrière une transaction incontournable. Ceux qui vous découvrent ont un immense pouvoir : celui de prescrire votre musique à leur amis. Votre musique peut aisément être propulsée d’un bout à l’autre bout de la planète grâce à vos fans et leur amour pour votre musique. Votre musique doit donc voyager facilement, librement et rapidement. Son segment de marché s’auto-détermine, de bouche à oreille. Le partage a donc de l’avenir. Creative Commons est un outil extraordinaire pour baliser les conditions de ce partage. Les Sociétés de gestion collective de droits auront de l’avenir si elles s’adaptent à la tendance du partage.

5../10 choses à faire

Arrimez-vous avec votre demande. Si votre fan aime votre musique, il aimera aussi la recommander à d’autres. Il devient donc un retransmetteur dans un réseau pertinent à votre musique, qui se dessine lentement mais sûrement. Il est important d’échanger sa musique contre le courriel de votre fans. Et si votre fan veut payer pour votre musique, permettez-lui de le faire à son aise, de la manière qu’il le veut. La récolte de l’information au sujet de vos fans a de l’avenir. Votre programmeur web aussi.

6../10 choses à faire

Entretenez une conversation personnalisée avec vos fans. Communiquez avec vos fans par courriel (ou autres moyens directs), toujours en leur laissant la possibilité de se désinscrire de votre liste. Personnalisez vos envois; éviter de promouvoir votre spectacle à Sidney auprès des gens de Moscou. Communiquez avec eux par les moyens qui leur ressemblent (là où il se trouvent; Facebook,Twitter, etc…). La conversation a donc de l’avenir.

7../10 choses à faire

Vendez ce que vous contrôlez. Lors de vos communications avec vos fans, offrez leur de payer pour des produits et services qu’ils veulent, et que vous contrôlez. Ne leur offrez pas quelque-chose qu’ils trouveront gratuitement sur P2P et les Torrents de ce monde. Donnez votre musique sous forme dématérialisée pour vendre des produits dérivés de votre musique (ou de votre Band Brand). Des produits concrets et tangibles. Des biens rivaux. Des services que vous contrôlez à 100%, comme l’accès aux concerts et aux party privés (avec des gars de sécurités qui s’assurent que tous aient payé). Soyez à l’écoute des besoins de vos fans. 1,8% veulent un vinyle? Produisez-en un! Vous les vendrez tôt ou tard. Les produits physiques, l’accès aux concerts et aux privilèges et tout ce qu’on peut réellement contrôler ont de l’avenir.

8../10 choses à faire

Évitez de vous prostituer. À l’époque des communications 1.0 (un programmeur pour des millions d’auditeurs), les radios et les télés avaient un monopole de communication. Cette époque est maintenant quasi-révolue. Remarquez comme la radio et la télé sont à la remorque de sujets qui prennent naissance sur Facebook, Twitter et autres outils interactifs (où chacun est à la fois émetteur et récepteur pour l’autre). Dans ce contexte, il y aura toujours quelqu’un sur la planète pour aimer ce que vous faites, tel que vous le faîtes. Les compromis à faire ne sont plus les mêmes qu’avant; vous pouvez choisir de rester intègre dans votre démarche artistique, tout en demeurant ouvert à la critique de ceux qui vous veulent du bien. L’auto-tune, pour faire comme tout le monde à la radio, n’a donc pas assurément d’avenir. Dans le même ordre d’idée, éviter de choisir un genre de musique ou d’adopter une forme d’entreprise en particulier pour faire plaisir aux subventionneurs. C’est à eux de s’adapter à la culture qu’ils soutiennent, et non aux artistes de créer pour cadrer dans des critères de subvention. L’intégrité a de l’avenir.

9../10 choses à faire

Impliquez-vous. Les absents ont toujours tors! Soyez présent aux assemblées générales des Sociétés de gestion collective de vos droits (SOPROQ, AVLA, ARTISTI, UDA, ACTRA, SOCAN, SACEM, SODRAC, SDRM, CMRRA, ASCAP, etc.). Soyez attentifs à vos besoins en tant que créateur. Soyez vigilant et ne lassez pas les autres décider pour vous. Pour changer le monde, il faut prendre part aux changements. Évitez de laisser le pouvoir décisionnel aux autres et vous vous en porterez mieux. Le pouvoir décisionnel a de l’avenir.

10../10 choses à faire

Conservez vos droits pour les monnayer. Vous n’avez pas besoin de donner vos droits Ad vitam æternam à quelqu’un d’autre que vous-même. Partagez la possibilité d’exploiter votre image et les produits dérivés de votre musique avec ceux qui ont une profonde envie de travailler à monnayer votre image et votre oeuvre. Optez pour des partages de revenus, plutôt que des cessions irrévocables de droits. Le partage de revenus a de l’avenir.

2 commentaires sur “4 réalités implacables : 10 choses à faire

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