Dernièrement, en entrevue à l’émission Médium Large à la radio de Radio-Canada, j’ai eu l’occasion de rencontrer Olivier Ducas, un des codirecteurs artistiques du Théâtre Aux Écuries. La saison 2013 du théâtre débutera de façon remarquable avec la pièce Richard III, une production accessible en mode Pay What You Want (déterminez le terme francophone!), où chaque spectateur choisi le prix de son siège en fonction de ses moyens.
Selon mes recherches, il semblerait que de pareilles initiatives dans le domaine du théâtre n’ont eu lieu qu’aux États-Unis : au Coeurage Theatre Company à Los Angeles; au Available Light Theatre à Columbus et au BrooklynONE à New York. Jusqu’à preuve du contraire, le Théâtre Aux Écuries serait donc le premier théâtre québécois à embrasser un tel modèle économique.
Bien que certains voient en cette opération une «stratégie marketing», d’autres y voient plutôt un geste philosophique visant à déterminer quelle est la valeur réelle de l’art. Est-ce que l’art est une marchandise ou un bien commun? Dans un contexte de commercialisation d’un produit hautement subventionné par l’État, est-ce correct d’exiger un prix d’admission aux «consommateurs»? Est-ce que les frais d’admission empêchent certaines personnes d’avoir accès à l’art? Au Québec, dans un marché culturel rarement rentable sans l’intervention de l’État, ne devrait-on pas choisir collectivement de «se payer une culture»?
Tout plein de questions soulevées lors de cette entrevue conduite par l’animatrice Isabelle Craig, en remplacement de Catherine Perrin. Je vous invite d’ailleurs à écouter cette entrevue (sur Radio-Canada ou encore à l’aide du lecteur plus bas). N’hésitez pas à la commenter!
Un dossier à suivre…
Pour ma part, j’entends bien aller voir cette pièce (au programme du 15 au 19 janvier) et questionner le Théâtre Aux Écuries sur les résultats de l’opération. Je souhaiterais en faire une petite étude de cas afin d’avoir une meilleure idée sur l’effet d’une stratégie Pay What You Want dans le secteur du théâtre, au Québec. Ça risque d’être un sujet assez intéressant à explorer! À suivre…
Lien d’écoute direct sur Soundcloud (parce que le lecteur de Radio-Canada n’est pas ben ben fiable…) : soundcloud.com/guillaume-deziel/olivier-ducas-guillaume-deziel
Une pratique intéressante, merci de l’avoir soulignée. 🙂
Petite remarque : ne serait-il pas intéressant de franciser tout de suite les termes utilisés, plutôt que de dériver vers l’anglais faute d’avoir eu le temps de s’entendre sur un terme?
Dans ce cas-ci, l’utilisation de « Payez ce que vous voulez » ferait très bien l’affaire. 🙂
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Bonjour M. Houle,
Bonne observation! Je vous propose de participer au petit sondage pour nommer ce terme en français.
Voir le texte, premier paragraphe.
Au plaisir de lire vos idées!
Guillaume Déziel
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